Projets de recherche en cours:
2013/2016
1-Ex-tensions
Ex-tensions est une proposition artistique et théorique activant la relation de l’Université à son environnement, son milieu comme son voisinage. Elle met en place un terrain intensifiant les processus d’échanges des savoirs, de composition et activation de l’archive comme les potentiels de créations contenus dans ce corps hétérogène et mobile de l’Université. En “extensions” d’événements universitaires (colloques, séminaires…), s’enclenche un triple mouvement constitué d’un dispositif de rencontres (Fabrique du commun), d’une publication papier et d’une plateforme web (éditions augmentées) qui génèrent à leur tour de multiples traitements artistiques et réflexifs (ré-créations). Chacune des étapes nourrit son autre et entendent, ensemble, offrir à ces “autres” qui peuplent ou frôlent l’université (enseignants, étudiants, artistes, travailleurs sociaux…) les conditions d’une collaboration renouvelée pour se réapproprier, dans la différence, le corps commun de L’univers-cité.Paris VIII, Edition Post, kom.post
2-CorpOralités
CorpOralités est une plate-forme numérique de recherche et création en extension du projet Autour de la table qui, depuis 3 ans, déploie un dispositif performatif qui consiste à recueillir auprès d’habitants d’une ville des savoirs du corps. Ce travail a permis de collecter une importante archive sonore représentant un patrimoine oral exceptionnel et une diversité de savoirs du corps inédite. CorpOralités porte une attention particulière à la façon dont cette parole circule en dehors du contexte dans lequel elle a été prononcée, pour saisir au mieux toutes les possibilités que ce type de transmission ouvre pour la diffusion et le développement des savoirs acquis depuis et partagés le long d’un processus artistique. Au delà d’être le lieu « théorique » d’une pratique, ou celui « documentaire » rassemblant ces ressources, CorpOralités se veut un lieu de création à part entière, où les pistes de travail émergent, évoluent, et génèrent une fabrication à la fois propre à cet espace « virtuel » ET toujours déjà en « débordement » sur le monde « réel » qui est le point d’origine et de destination de toute la recherche. Une équipe artistique interdisciplinaire, associant créateurs sonores, numériques, programmeurs, chorégraphes, dramaturges et philosophes, travaille donc à la fois sur le développement de cette plate-forme numérique devant comporter des fonctionnalités très précises quant à la nature du matériau collecté et aux exigences de sa mise en partage, mais aussi sur ce que celle-ci dessine comme dispositifs possibles d’installation et parcours sonores, chambre d’écoute ou « voyage au fil des voix »…, qui viendront peupler, lors des prochaines éditions, les « marges » de la performance Autour de la table.
CorpOralités entend ainsi tenter un mariage subtil entre arts vivants et arts numériques qui sort de la hiérarchisation habituelle de leurs mises en rapport (une création scénique qui nécessite un outil numérique/ un travail numérique qui vient se prolonger au plateau) mais travaille singulièrement et de façon concomitante chacun de ces domaines pour que leur rencontre se fasse au point non du « projet » de l’alliance mais de ce qui aujourd’hui en constitue l’expérience: le lieu du spectateur contemporain, nouveau flâneur de ces passages hybrides entre les media et auquel le projet rend place et corps.
3-La radio, un laboratoire dramatique
Ce que Brecht pressentait il y a presque un siècle de la mutation des pratiques radiophoniques: passer des “appareils à distribution” à des “appareils à communication” nous invite ici à considérer avec attention comment le média radiophonique, à la différence du web, des plateformes de contributions et des tribunes actuelles, par sa persistance, sa physicalité (un corps parlant), son adresse démultipliée et sa technologie même, induit une parole spécifique ainsi qu’une certaine théâtralité. Une voix adressée, une adresse ponctuelle au sein d’un flux, une interruption dans le réel, le quotidien ou encore un dialogue d’invisibles se promenant dans le temps, autrement dit, une mise en scène directe et “hyper-actuelle” de nos voix dans un environnement.
En quoi la composition d’une fiction radiophonique à vue, permet-elle de faire émerger une “autre” théâtralité, une théâtralité d’actions tournées essentiellement vers la réalisation du son (son rythme, son intensité, sa matière et sa sémantique formelle comme verbale). Comment la fiction radiophonique peut-elle faire apparaître une théâtralité spécifique où procédés de captation et de diffusion, voix réelles et voix d’archives, sons directs et sons enregistrés…. viendraient induire une dramaturgie singulière ?
Nous souhaitons ici expérimenter un ensemble dramaturgique articulant le plateau du théâtre et le terminal radiophonique comme un ensemble ouvert, où tenir ensemble, où s’emparer des outils d’amplification, de diffusion et de réception, autrement dit; un lieu où “l’Homme s’adresse à l’Homme”.
Dans le cadre de notre projet de création radiophonique “Je n’ai qu’un toit du ciel, vous aurez de la place”, un feuilleton radiophonique réalisé en public et en direct – il ne s’agit pas pour nous de proposer un nouveau théâtre radiophonique mais plutôt d’investir le “laboratoire dramatique”, nommé par Benjamin, où l’émancipation de l’auditeur, l’information du présentateur et la fiction commune, viennent occuper le devant de la scène et questionner notre rapport contemporain de spectateur, d’auditeur.
4- Symptôma
Symptôma est un essai documentaire réinterrogeant les enjeux de la prise de parole dans la pensée contemporaine.
La Grèce,symbole des fondements de l’Occident et de son effondrement actuel, devient dans Symptôma la basse continue d’une composition à plusieurs voix, voix qui nous parlent de résistance, depuis les auditoires des universités jusqu’aux paysages sauvages en passant par les rues de nos métropoles, des voix qui pourtant savent aussi, et peut-être surtout, se taire, pour écouter, pour laisser le corps,le geste et la présence s’exprimer.
par: Jennifer Bonn, Aloyse Leleldy, Camille Louis et Coralie Rouet et le collectif kom.post.
avec: Sana Tamzini, curatrice, tunisienne Rachida Triki, philosophe, tunisienne Stavroula Bellos, anthropologue, franco-algérienne, Bruno Théret, économiste, français Marie Cuillerai, philosophe, français Yannis Stavrakakis, économiste, grec Aris Chatzistefanou, réalisateur, grec, Jacques Rancière, philosophe, français Caroline Masini, auteur, française, Alain Badiou, philosophe, français Etienne Balibar, philosophe, français Elsa Papageorgiou, philosophe, grecque Costas Douzinas, philosophe, grec, Joëlle Fontaine, historienne, française Anastassia Politi, metteur en scène, grecque, Angeliki Tomprou, actrice, grecque Gustavo Celedon, philosophe, chilien, Maria Kakogianni, philosophe, grecque Stephane Douailler, philosophe, français Nicolas Fretté, étudiant, français