La dernière édition du cycle de Fabriques du commun « Mémoires conflictuelles et territoires », dans le cadre de l’année croisée France-Colombie.

Le 8 décembre 2017 à 14h00, au Centre Georges Pompidou

Après avoir passé tout le premier semestre en Colombie afin d’élaborer et mettre en oeuvre un cycle de « fabriques du commun » – dispositif conversationnel, au croisement de la philosophie et de la performance – le collectif kom.post proposera la dernière édition de cette série placée sous le titre de « mémoires conflictuelles et territoires », le 8 décembre 2017, dans la grande salle du Centre Georges Pompidou, en collaboration avec la BPI. Il s’agit de remettre en partage avec des interlocuteurs français ou se trouvant en France, la polyphonie sensible et sensée que le collectif a composé à partir d’un long travail de terrain, d’enquête et surtout de conversations menées avec un ensemble hétérogène d’acteurs. Car c’est bien la variété des mémoires et des histoires d’acteurs invisibilisés, que le collectif a cherché à rencontré pour saisir, en marge de l’Histoire unique, ce qu’il en est non pas du « conflit colombien » seulement mais de notre capacité, politique comme affective, à assumer les conflictualités qui composent toute communauté.

De manière certes différentes, les deux pays appelés ici à se rencontrer – Colombie et France – partagent déjà une expérience commune : celle qui voit qu’il n’y a de possible traitement du conflit, de possible confrontation et transformation qui ne soit pas que de surface mais se prolonge véritablement dans la durée, qu’à partir d’une attention donnée au travail de mémoire et son rapport aux territoires. Ou, plus précisément, qu’à partir d’un soin accordé aux différents territoires mémoriels qui composent tout autant chaque collectif que chaque sujet (sujet divisé entre des strates de son histoire, entre des paysages vécus – certains quittés, certains rejoints, certains découverts… – entre des mots et des actes). Loin de l’image unifiée de la communauté, perçue comme totalité homogène et porteuse d’une même histoire comme d’un même horizon, assumer la pluralité des mémoires et les rapports dissensuels qui les mettent en tension aussi bien qu’en relation, signifie se mettre au travail d’un commun qui ne soit pas comme UN. C’est ouvrir une fabrique du commun, qui ne tient qu’à condition de la variété de ses acteurs et de la redistribution des places, des fonctions et des lignes séparant les « témoins légitimes » et surexposés des « témoins ordinaires » que l’on rejette sans cesse dans l’oubli et l’invisibilité.

Gratuit sur inscription : jeremie.desjardins@bpi.fr

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Avec : Camille Louis, Emmanuelle Nizou, Benjamin Sonntag

c_photographie : Maryse Boyce