La fabrique du commun // “Mémoires conflictuelles et territoires”
La fabrica de lo común // “Memorias conflictuales y territorios”

27/03 à 14h30 @Universidad del Norte – Barranquilla dans le cadre de Catedra Europa
31/03 à 13h30 @Mapa Teatro – Bogotá dans le cadre de Expérimenta Sur
à l’occasion de l’année croisée France-Colombie

Evénements gratuits, merci de réserver à cette adresse courriel:
Eventos gratuitos con cupos limitados, por favor reservar aquí:
lafabricadelocomun@kompost.me

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Avec Christian Ahumada, artiste, Colombie
Amalia Boyer, philosophe, France/Colombie
Camille Louis, philosophe et dramaturge, France
Lobadys Perez-Barrera, chorégraphe, Colombie
…et des habitants de Cartagena, Baranquilla, Bogotá…

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ES/ El 26 de Enero 2017, en Cartagena (Colombia), el colectivo artístico kom.post en colaboración con la filosofa Amalia Boyer, dio inicio a un ciclo de 5 «  fabricas de la común  »: un dispositivo conversacional, al cruce entre la filosofía y la performancia, que aborda la relación entre memorias conflictuales y territorios”. O, mas bien, un dispositivo que hace de este tema una pregunta compartida entre actores muy distintos, que vienen de lugares, estratos, campos de saberes heterogéneos y que, sin tener nada en común al principio, pueden, precisamente, fabricar una experiencia y un pensamiento colectivo.

Este ciclo, propuesto en el marco del año Colombia Francia transitará por varias ciudades colombianas como Cartagena, Barranquilla y Bogotá gracias a un trabajo de cooperación académica con la Universidad del Rosario a lo largo de todo el año, con la Universidad del Norte en el marco de Cátedra Europa (27.03.2017) y en colaboración artística con Lobadys Pérez y la compañía de danza Periferia a lo largo del año así como con Mapa Teatro en el marco de Experimenta Sur (31.03.2017). Así, las próximas “fábricas” no solamente abordan las problemáticas de los territorios y de los desplazamientos sino que constituyen, en sí mismas, una posibilidad de desplazarse entre territorios, de cruzar lenguajes y experiencias para componer, conjuntamente, una memoria tejida en el cruce de las diferencias, una memoria que esté abierta a la vez sobre un presente y sobre un futuro.

Por esta razón, la “fábrica de lo común” requiere para cada una de sus ediciones, una inmersión en el contexto del lugar donde se presenta, asegurando el contacto con el texto múltiple que constituyen tanto los sentidos como la materia sensible propia a cada territorio. Este texto que compone la dramaturgia de la fábrica de lo común se hace con los testimonios y las voces recogidas en conversaciones con los participantes. Estos lenguajes singulares no están hechos simplemente de palabras; los gestos, los cuerpos en movimiento, las actitudes de las personas también “hablan”. Los artistas y filósofos entran en conversación con todos estos elementos durante los meses de investigación de campo que preceden el evento mismo e intentan crear el dispositivo ideal para que sean compartidos y conversados durante la performancia misma de la “fabrica de lo común”.

Estudiantes, actores sociales, filósofos, artistas, artesanos… son reunidos de manera mas o menos directa para que, a través de las distintas historias de cada uno, puedan retomarse en el presente nuestras memorias ahora reapropiadas. El dispositivo escénico encarna esta tentativa de reuniones heterogéneas, invitando, alrededor de una serie de mesas, varios interlocutores para que intercambien sus saberes y sus prácticas y que, así, “fabriquen” juntos una experiencia común, al cruce entre lo sensible y el sentido.

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FR/ Les deux pays appelés ici à se rencontrer – Colombie et France – partagent déjà une expérience commune : celle qui voit qu’il n’y a de possible traitement du conflit, de possible confrontation et transformation qui ne soit pas que de surface mais se prolonge véritablement dans la durée, qu’à partir d’une attention donnée au travail de mémoire et son rapport aux territoires. Ou, plus précisément, qu’à partir d’un soin accordé aux différents territoires mémoriels qui composent tout autant chaque collectif que chaque sujet. Loin de l’image unifiée de la communauté, perçue comme totalité homogène et porteuse d’une même histoire comme d’un même horizon, assumer la pluralité des mémoires et les rapports dissensuels qui les mettent en tension aussi bien qu’en relation, signifie se mettre au travail d’un commun qui ne soit pas comme UN. C’est ouvrir une fabrique du commun, qui ne tient qu’à condition de la variété de ses acteurs et de la redistribution des places, des fonctions et des lignes séparant les « témoins légitimes » et surexposés des « témoins ordinaires » que l’on rejette sans cesse dans l’oubli et l’invisibilité. 

Les multiples échanges seront collectés, travaillés, tissés avec d’autres, pour construire la matière sensible et sensée des six événements dont le premier a eu lieu le 26 Janvier 2017 à Carthagène. S’il s’agit d’aborder le « conflit » au-delà de la seule déclinaison que n’en proposent les politiques d’Etat, s’il s’agit de reprendre le terme et ses implications dans un autre registre du « politique » tel qu’il pourrait d’abord renvoyer au « faire en commun » et à « l’agir ensemble », alors il convient, dès le début, d’aller à la rencontre des multiples expériences et de la variété d’acteurs qui les narrent. 

Le montage de la fabrique du commun commence, en Colombie, par une expérience des territoires capable de mettre en relation et en conversation la capitale Bogota et la côte caribéenne, la ville et les zones rurales, les citadins qui vivent une certaine forme de « contemporain » avec un ensemble d’acteurs non urbains qui lient autrement ultra présent et passé plus ou moins récent. Que ce soit à l’échelle du pays ou à l’échelle de chacune des villes accueillant le projet, le principe d’une mise en rapport des hétérogènes et des dynamiques dissensuelles est maintenu. Non seulement entre les différentes singularités mais aussi en chacune d’elles : comment un sujet déplacé, d’une ville à l’autre, d’une modalité de vie et de production à une autre, assume-t-il ses propres dissensions ? Ses multiples histoires qui ne vont pas, de fait, ensemble mais dont l’articulation compose aujourd’hui sa modalité d’existence ? Existence « unique », non échangeable, non remplaçable mais précisément de ce fait : partageable avec d’autres vies toutes aussi inouïes.

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EN/ Together with the philosopher Amalia Boyer, as part of the France-Colombia year, the artistic collective kom.post launches a series of 6 “Fabriques du commun” around the relationship between “conflictual memories and territories”.

Between January and June 2017, a first series of events will take place in 3 Columbian cities: Cartagena, Barranquilla and Bogota; then between July and November 2017, two more events will happen in France: one in the Nord (North) region, then in the PACA (South-East) region. 

The material for this series stems from interviews made by the artists in Colombia and France, collecting voices and individual languages made up of words, movements, bodies and attitudes. Students, social workers, artists, thinkers and craftsmen are brought together, more or less directly, in order to take now our ownership back on memories that belong to us.